Aujourd’hui chacun le sait : notre monde (« un paradis que les humains ont transformé en enfer », pour citer Paul Watson) est devenu insalubre, pour nous les humains comme pour le reste du vivant dont nous faisons partie, à l’échelle macro comme microscopique d’ailleurs.
Ce que nous avons fait de ce monde, ces prédations, destructions, pollutions, nuisent au Vivant, lequel, d’une manière ou d’une autre, par la force de boucles de rétroaction, générera un nouvel équilibre. Dans ce nouvel équilibre immuable, il y aura disparations et émergences. Dans cette équation, s’il est raisonnablement probable que l’humain réussisse à survivre, tant il est un cafard ubiquitaire capable de s’adapter et s’accrocher à une survie même précaire (selon un trait de pensée de Jean-Marc Jancovici), il est raisonnablement probable qu’à défaut de la disparition de l’ensemble de l’humanité, ce sont nos sociétés, nos civilisations qui feront l’objet de profonds bouleversements.
Aux yeux du Grand Tout (appelez-le comme vous le voulez : Dieu, Mu, Grand Manitou, etc.) : tout est désirable, car tout est. Comme le disait Fiodor Dostoïevski :
« Tout est bien... Tout. L'homme est malheureux parce qu'il ne sait pas qu'il est heureux. Ce n'est que cela. C'est tout, c'est tout ! »
Néanmoins, à notre échelle, de taille comme temporelle, il n’est pas tout à fait sot de vouloir garantir à notre descendance des conditions de vie dignes et des possibilités d’épanouissement social et spirituel. Et sans rien changer, il paraît assez clair que demain ne sera guère une amélioration d’aujourd’hui. Je ne vais pas vous faire ici la liste des fléaux qui risquent de s’abattre, car entre perte de biodiversité et prétendues attaques d’ovnis, il n’est plus toujours très clair de comprendre de quoi nous devrions concrètement nous inquiéter. Mais nécessité de changer il semble bien y avoir.
Une manière de transcender la peur est d’agir. Pour agir, il est mieux d’avoir un objectif, ou à minima une intention. Et comme nous le savons fort bien, tout chemin difficile est parsemé d’embûches, de pièges, d’obstacles, lesquels se trouvent dans « le monde, là, dehors », mais aussi, souvent même, dans nos propres têtes : nos croyances, nos attentes, nos illusions…
C’est ainsi que Lucas Verhelst s’est mis en tête d’étudier ce qui fait frein aux transitions nécessaires. Il a appelé cette méthodologie « impédimentologie », qu’il définit comme « un nouveau champ de recherche portant sur l’étude des obstacles aux changements sociétaux, en particulier ceux s’appliquant à la transition, et des divers moyens de les appréhender. »
Et devinez-quoi : il a sollicité divers penseurs et acteurs pour contribuer au développement de cette méthode. Le résultat concret en est un livre, co-écrit par 19 auteurs dont le soussigné : « Manuel d’un Monde en transition(s) », aux Editions De l’Aube. Il est présenté sur ce site web dédié.
Quelle est l’essence de mon propos dans cet ouvrage ? Inspiré de l’Ecole de Palo Alto comme de la pensée complexe d’Edgar Morin, j’y parle d’autoroutes cognitives, de l’obstacle comme quelque chose qui n’existe que du point de vue de l’observateur (l’obstacle n’existant pas en soi), de l’obstacle comme étant soit de nature matérielle, soit encore et surtout de nature mentale. Et aussi de l’obstacle pouvant être quelque chose d’existant comme quelque chose… de manquant ! J’y parle également des plaignants et des clients, et de la problématique du but conscient qui doit nous faire réfléchir à l’attachement que nous avons pour nos objectifs, attachement contributeur de blocages : car parfois, pour atteindre un but, il faut l’abandonner.
Une contribution systémique (de plus) à cet ouvrage, inspirée de Watzlawick et de son livre « Faites vous-même votre malheur » :
« Vivre en conflit avec le monde et, en particulier, avec les autres hommes, voilà qui est à la portée du premier venu ; mais sécréter le malheur tout seul, dans l’intimité de son for intérieur, c’est une autre paire de manches. »
Ce Manuel est à la fois un guide méthodologique, et aussi un ouvrage utile au développement personnel. Il ne donne pas uniquement des pistes concernant le « comment faire », mais aussi concernant le « comment penser », car, comme le disait Einstein :
« Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés. »
PS: Parution le 10 janvier 2025, dans votre librairie – de proximité bien sûr 😉.
En vous souhaitant bonne lecture – critique, toujours – et beaucoup d’inspiration !
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